COMMUNIQUÉ SUR LE RAPPORT DU « COMITÉ SCIENTIFIQUE »

L’association CLARA Life a pris acte des récentes conclusions du comité d’experts chargé d’étudier et d’évaluer la pratique et la législation de l’avortement. Les principales recommandations du comité sont les suivantes:

  • Extension du délai d’avortement de 12 à 18 semaines de grossesse ;
  • Suppression du délai de réflexion de six jours imposé à la femme qui demande l’avortement ;
  • Reconnaissance de l’avortement comme soin de santé ;
  • Remboursement total de l’avortement par la sécurité sociale ;
  • Organisation de cours spécifiquement dévolus à la pratique de l’avortement, à l’attention de
  • tous les étudiants en médecine du pays.

CLARA Life constate que ces recommandations visent davantage à accroitre et sanctuariser la pratique de l’avortement, beaucoup moins à diminuer la détresse des femmes qui demandent à y avoir recours. Affirmant s’appuyer sur le principe de « l’autonomie des femmes », tout en érigeant l’avortement en solution unique de fait et en fin en soi, les experts semblent ne pas envisager qu’une femme en détresse puisse souhaiter une alternative à l’avortement.


Pourtant, dans son rapport portant sur 2020-2021, la Commission nationale d’évaluation de l’interruption volontaire de grossesse indique qu’en 2021, sur les 16 702 avortement déclarés, 10 000 (60%) avaient été pratiqués sur des femmes célibataires. Une telle proportion suffit à mettre en évidence le lien entre recours à l’avortement et précarité affective ou financière. De même, selon une étude de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes publiées en 2017, 22% des travailleuses enceintes ont été confrontées à des discriminations directes et 69% à des discriminations indirectes sur leur lieu de travail. Autrement dit, pour de très nombreuses femmes, le recours à l’avortement n’est pas un droit, mais une obligation dictée par leurs finances, leur état civil ou leurs impératifs professionnels.


Banaliser davantage l’avortement, notamment en réduisant le délai de réflexion préalable à l’intervention, ne soulagera donc en rien la détresse de ces femmes confrontées au non-choix de l’avortement. Pire encore, allonger le délai légal risquerait de prolonger une période d’ambivalence par rapport à l’acceptation de la grossesse, tandis que l’étape des douze semaines peut être sécurisante pour certaines femmes qui hésitent ou subissent les pressions d’un- environnement hostile à leur grossesse.


CLARA Life rappelle également qu’à partir de treize semaines de grossesse, la taille du foetus implique des méthodes abortives très lourdes : soit accouchement provoqué avec foeticide préalable ; soit morcellement du foetus in utero, suivi d’une recomposition des morceaux, afin de s’assurer qu’aucun ne demeure dans l’utérus. De telles interventions, s’avèrent contraignantes sur le plan physique et ne sont pas non plus sans risque pour la femme. Plus globalement, les
études montrent que la mortalité maternelle à la suite d’un avortement augmente à chaque semaine de gestation [1].

En outre, l’impact psychologique d’un avortement n’est aucunement négligeable, ainsi qu’une certaine doxa pseudo féministe voudrait le faire accroire. Celui-ci est d’autant plus important, que le stade de développement du foetus est avancé. Ainsi, dès treize semaines, un avortement se soldera par un véritable processus de deuil [2], tandis que les syndromes de stress posttraumatique se feront plus fréquents (symptômes d’intrusion, rêves angoissants, difficultés du
sommeil) [3].


De même, on ne peut raisonnablement pas négliger l’impact psychologique des avortements tardifs sur le corps médical, dont les témoignages sont nombreux. À titre d’exemple, le docteur Warren Hern, fondateur d’une clinique d’avortement aux Etats-Unis, écrit : « Il n’est pas possible de nier qu’il y a un acte de destruction par le praticien. C’est là devant ses yeux. La sensation de démembrement remonte à travers les forceps comme un courant électrique. » [4] De tels témoignages révèlent l’importance pour les soignants d’un droit inaliénable à l’objection de conscience. Cependant, celui-ci serait-il encore garanti si l’avortement était reconnu comme un soin de santé et si tous les étudiants de médecine devaient être formés à le pratiquer ?


Enfin, CLARA Life tient à rappeler que le produit d’une rencontre entre deux gamètes humains est un embryon doté d’un ADN humain, lequel ne peut dès lors être qualifié que d’être humain. Ce banal constat fondé sur la biologie et la logique élémentaires se doit d’être répété aujourd’hui, tandis qu’activistes, idéologues et médias rivalisent d’euphémismes, dont « tas de cellule » demeure le plus emblématique, pour mieux déshumaniser le petit d’homme et justifier son élimination. Au contraire, CLARA Life réaffirme qu’un avortement, aussi précoce soit-il, consiste bel et bien à éliminer un être humain, acte qui n’est jamais souhaitable, ce d’autant moins que son développement est avancé.


En conclusion, la question est la suivante. L’avortement, autrement dit l’élimination in utero d’un embryon ou d’un foetus humain, est-il en soi souhaitable, ou bien est-il une défaite à laquelle doivent consentir de nombreuses femmes qui n’ont pas réellement le choix ? La réponse tombe sous le sens. CLARA Life appelle donc le législateur à ne pas céder aux sirènes de l’idéologie et à sortir de cette spirale mortifère du « tout avortement ». Plus concrètement, sans a priori idéologique, le législateur doit d’urgence de renforcer le soutien aux femmes enceintes isolées et envisager tous les moyens possibles pour réduire le nombre d’avortements.


CLARA Life asbl
Mars 2023

Sources :

1 The American College of Obstetricians and Gynecologists, Practice Bulletin, 135, juin 2013

2 M. Soulé, Introduction à la psychologie foetale, Paris, 1992, p. 133.

3 P. Colleman et al., Late-Term elective Abortion and Susceptibility to Posttraumatic Stress
Symptoms, in Journal of Pregnancy, 2010.

4 Warren Hern et. al., What About Us? Staff Reactions to the D&E Procedure, paper presented
at the Annual Meeting of the Association of Planned Parenthood Physicians, San Diego, 1978.

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